Les contemplations chapitre XV
" Nous sommes tous poussiéres d'étoiles " huile sur toile 80/70 cm
Tu me parles du fond d'un rêve
Comme une âme parle aux vivants,
Comme l'écume de la grève,
Ta robe flotte aux vents,
Je suis l'algue des flots sans nombre,
Le captif du destin vainqueur ;
Je suis celui que toute l'ombre
Couvre sans éteindre le cœur,
Mon esprit ressemble à cette île,
Et mon sort à cet océan ;
Et je suis l'habitant tranquille
De la foudre et de l'ouragan,
Je suis le proscrit qui se voile,
Qui songe, et chante loin du bruit,
Avec la chouette et l'étoile,
Il vit l'endroit où nul archange n'ose
Traverser le milieu,
Et ce lieu redoutable était plein d'ombre, à cause
De la grandeur de Dieu,
Jersey, septembre 1855
V, Hugo ( Les contemplations ch, XV )